Saturday, March 26, 2011

DU PLAISIR A LA CONTRAINTE
Quand une histoire de couple commence, même si l’un est plus en demande et a plus d’attentes sexuelles que l’autre, c’est souvent vécu comme quelque chose de sympathique et même de réconfortant, la manifestation d’une séduction et d’une attention qui permet à l’autre de répondre sans se forcer.
Au fil des années, cependant, la personne qui a été toujours « moins portée sur la chose » se lasse, prend conscience de cette différence qui devient une contrainte et perçoit ces assauts, non plus comme une preuve d’amour de la part de son partenaire, mais comme une obligation de satisfaire ses besoins personnels. Le « s’il me désire, c’est qu’il m’aime » du début devient un « je ne suis qu’un objet sexuel pour toi, tout juste bon à assouvir tes envies ». Chez la femme, cela peut même se transformer en répulsion et en agressivité vis-à-vis de son compagnon qu’elle accuse d’ égoïsme . Evidemment, ce dernier ne comprend pas qu’on interprète si mal ses manifestations de désir et d’amour, se sent rejeté, meurtri, voire abandonné, et pense même qu’il n’est plus à la hauteur. Il peut alors, soit redoubler d’assauts, soit se replier sexuellement, puisque sa moitié ne répond plus à ses avances.

DES DIFFÉRENCES QUI SURVIENNENT BRUTALEMENT
Dans d’autres cas, alors même qu’il y a au départ une vraie entente sexuelle et intime, des différences peuvent survenir quand les aléas de la vie perturbent un seul des partenaires. Une maternité , un deuil, un problème entre collègues ou une surcharge de travail affectent souvent la vie sexuelle de la femme. Les hommes, eux, seront plus sensibles au chômage, à la dépression, et également au stress de la vie de bureau, qui entament leur sentiment de virilité.
Chacun rumine alors dans son coin et celui qui se sent délaissé, ne comprenant pas ce qui se passe, voudrait que l’autre se comporte comme il l’a toujours fait. C’est ainsi que surgissent la peur de l’abandon, la jalousie , puis les reproches, qui se mettent à rythmer le quotidien.

PRIMORDIALE, LA FORCE DU LIEN DANS LE COUPLE
C’est à ce moment-là qu’il importe de réagir et de ne pas baisser les bras, sous peine de courir droit à l’échec. Car seule la force du lien dans le couple, fondée sur la complicité et la communication, permettra de surmonter la crise. Confiance en soi et en son couple vont en effet permettre d’accepter et de comprendre cette difficile évidence que l’autre n’est pas toujours comme soi, que ses attentes et son « timing » peuvent être différents.
Les hommes sont plus souvent menés par leurs pulsions, leurs besoins sexuels et, quand l’autre ne répond plus, ils le vivent comme un véritable échec, une atteinte identitaire même : « Elle n’a pas envie de moi, je ne suis plus à la hauteur et je ne l’excite plus. » Les femmes, lorsqu’elles sont installées dans la sécurité affective d’un foyer, ont besoin, pour que leur réceptivité sexuelle se manifeste, d’être mises en condition par des marques d’attention. Leurs reproches courants sont : « Il n’est plus tendre, il ne montre pas qu’il m’aime, il ne fait rien pour me donner envie. »

PLACE AU DIALOGUE ET À L'ÉCOUTE
Il est très important, pour ne pas laisser pourrir la situation, d’en parler ensemble, d’expliquer ce que l’on ressent, de régler les malentendus et aussi de rassurer l’autre. Car ce manque de synchronisation n’est ni du désintéressement, ni du désamour, ni de la négligence, mais une différence qu’il faut apprivoiser ensemble. Ainsi, un homme trop demandeur va accepter de réfréner ses ardeurs s’il entend que sa compagne a besoin de plus de temps et de tendresse pour se laisser aller à recouvrer ses envies.
Mais si ce dialogue ou, plutôt, cette écoute réciproque n’est plus possible, si personne ne veut ou ne sait faire de compromis, l’aide d’un sexologue ou d’un psychologue s’impose. Il servira de traducteur simultané des attentes de chacun, permettra de dénouer les tensions et de trouver comment redémarrer sans commettre les erreurs d’interprétation du passé.

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