Tuesday, November 2, 2010

Les réseaux sociaux tranforment nos vies et notre façon de communiquer. Pour le meilleur et pour le pire.



Les réseaux sont dits « sociaux ». Ils concernent donc notre rapport aux autres. Un rapport distancié, puisque le média joue le rôle d’intermédiaire entre moi et l’autre.

Mais même s’il y a le média, on retrouve les mêmes émotions que dans la vie de tous les jours. Le narcissisme, l’attachement, la colère, la jalousie ou l’ignorance.

Ces cinq émotions liées aux médias sociaux, nous pouvons les apprivoiser, mieux les connaître, et en tirer partie.


1. LE NARCISSISME
Le narcissisme trouve dans les réseaux sociaux un terrain propice à se développer. C’est comme ça!

Prenez Facebook: c’est une vitrine où j’expose ma personnalité au regard de tout le monde (ou de mes seuls amis si j’ai limité l’accès). Ce profil, chacun essaie de le rendre flatteur. Une photo agréable, un CV vendeur, et des mises à jours qui démontrent vos compétences.

Bref, c’est comme si les réseaux sociaux avaient été conçus pour l’expression de la vanité.

Parler de soi. C’est fou ce qu’on raconte sa vie sur son blog ou sur les réseaux sociaux. Constamment tourné vers son nombril, le sociaunaute sympathise avec d’autres nombrils tout aussi ravi d’exister.

Ne parler que de soi. Il m’est arrivé d’échanger avec des blogueurs qu’on dit « influents » et la conversation s’est dérouler autour d’un sujet passionnant: eux-mêmes.

Des rôles sur mesure. Sur les réseaux sociaux, c’est comme s’il y avait une prime à l’ego (comme l’explique bien Cyrille Frank). Ceux qui se vantent et se mettent en avant réussissent souvent à réunir autour d’eux une cour de fans. D’ailleurs on se demande ce qui les pousse, ces fans, à congratuler un individu qui souvent n’a d’autre mérite que de poster des photos rigolotes sur Twitter, des infos loufoques sur Facebook ou d’expliquer sur son blog comment il utilise les produits Apple.

S’il vous prend l’envie de devenir un héros sur les réseaux sociaux, choisissez bien votre rôle parmi ceux-ci:


l’expert: il y a six mois c’était un débutant


le gourou: il se moque des experts


le copain: il est toujours d’accord avec vous


le loleur: il tweete des photos rigolote mais peut faire planter votre PC


la geekette sexy: sa photo de profil correspond rarement à la réalité


l’ultra féministe: sa cause est juste, ses moyens sont disproportionnés


le justicier: des polémiques à n’en plus finir



Apprivoiser le narcissisme:



Vous l’aurez compris, le narcissisme est ridicule et il peut vous rendre odieux.

Alors, comment s’en sortir? Voici un plan en trois étapes:

1) S’en rendre compte: c’est le plus difficile!

2) Vouloir se corriger: pas évident!

3) Soyez vrai, soyez simple!






2. L’ATTACHEMENT

Une des raisons du succès des réseaux sociaux, c’est qu’on s’y attache. Plus précisément, on s’attache aux petits profils des gens. C’est génial, les réseaux sociaux! On se fait plein d’amis! Alors, forcément, on s’attache à eux. Au point qu’on ne peut plus se décoller de l’écran. Et oui, ne rêvons pas: tout cela est virtuel!



Lien ou solitude? Les médias sociaux créent-ils des liens ou alimentent-ils la solitude moderne? Le débat reste ouvert.

Luis de Miranda pense plutôt qu’ils renforcent la solitude (chez Jean-Luc Raymond).

C’est le risque: en cultivant des amitiés numériques, on passe du temps qu’on n’investit pas ailleurs.

Souvent l’attachement est dû à la projection. On se projette dans l’autre, on élabore des scénarios. Tout cela est mental.

Matérialisme et réification. Les réseaux sociaux ont tendance à réifier les êtres. Autrement dit, à les transformer en choses. On a devant soi un catalogue de personnes. On peut les regarder et, si l’une ne nous plaît plus, paf, on la fait disparaître! Bien sûr, ce n’est pas la personne qu’on fait disparaître mais son avatar. Mais, symboliquement, c’est la même chose: une personne est transformée en chose.

Les réseaux sociaux incitent à multiplier le nombre des amis virtuels. C’est comme si ce nombre d’amis avait une valeur matérielle. C’est un capital social, comme une somme à la banque.

Sexe et addiction. Dans l’attachement, il y a une dimension sexuelle très marquée. Les réseaux sociaux sont des places publiques dédiées à la drague. C’est ce qui en explique le succès, d’ailleurs!

Mais là où ça peut devenir douloureux (si, si!) c’est quand le phénomène devient addictif.



Apprivoiser l’attachement:

Il est difficile de donner des conseils. Chacun a sa façon de voir les choses. A part les cas extrêmes où l’addiction crée la souffrance, il n’y a souvent rien que de très bénins dans ces attachements amicaux (ou professionnels).

Contrôler le temps passé. Le temps passé sur les réseaux sociaux est un indice. Faites un audit de votre consommation par semaine et titrez-en les conclusions voulues. (à lire: 6 moyens de dire stop aux injonctions de la technologie)

Rencontrer les personnes. La meilleure façon de rompre l’attachement avec une personne virtuelle est de la rencontrer physiquement. Cela peut devenir un ami. Ou pas!




3. LA COLÈRE


Après deux émotions qui pouvaient avoir leur charme (le narcissisme et l’attachement), en voici une troisième qui est plutôt négative!

La colère! Qui n’a jamais lu un coup de gueule sur un blog ou une prise de bec dans des commentaires sur Facebook?

Parfois on se demande pourquoi les discussions sur les réseaux sociaux arrivent si vite à ces extrémités!

Comme disent les tontons flingueurs, « c’est curieux chez les internautes ce besoin de faire des phrases! » Ou: « mais il connait pas Raoul! » et vous connaissez la suite.

Le web est polarisé. Une des explication de cette colère, c’est la polarisation du web et notamment de la blogosphère. Sur le web, des camps se créent. Pour ou contre telle idée, ou telle personne. Et les deux camps s’invectivent de façon régulière (quand ils ne s’ignorent pas).

C’est sans doute une des limites du web (mais aussi du débat télé). Il y a peu de place pour la subtilité. Les arguments doivent faire mouche.

Déshinibition. Sur le web, il n’y a pas de contact physique. C’est déshinibant. Cela encourage donc la violence et la colère.

Incompréhension. Certaines colères s’expliquent juste par l’incompréhension. On a mal interprété un mot, on se sent visé: on réagit. L’agressé vous répond. Le cycle de violence est enclenché.



Apprivoiser la colère



Pour apprivoiser la colère, il convient d’abord de mieux se connaître. Par exemple, j’ai noté que le soir, très tard, je suis capable de commettre des remarques acerbes. J’évite donc de commenter vers minuit.

Attitude détachée. Adoptez une attitude plus détachée. Après tout, ce n’est qu’une discussion. Répondez de façon une peu « pro », sans agressivité, surtout. Respectez la néthique, diantre!

Don’t feed the troll. A l’égard des trolls, soyez strict: ne leur répondez pas!




4. LA JALOUSIE

La jalousie est typiquement une émotion éprouvée par les utilisateurs de réseaux sociaux sur Internet.

En effet, sur les réseaux sociaux les personnes sont amenées à se comparer les unes les autres. La jalousie y trouve un terrain d’expression.

C’est d’autant plus le cas dans un contexte où les statuts sont exhibés comme autant de signes de réussite sociale. Les uns exhibent leur profil avec fierté (voir le 1.) pendant que les autres éprouvent de la jalousie.

La jalousie peut me concerner quand je souffre de voir quelqu’un qui semble posséder un meilleur profil que moi. Mais elle peut aussi être éprouvée dans le cas contraire. On en veut à l’autre d’être heureux alors qu’objectivement il aurait tout pour ne pas l’être. Autrement dit, la jalousie est un jeu où on perd à tous les coups. Elle trouve à s’exercer dans tous les recoin des réseaux sociaux et elle ne laisse aucun répit à celui qui en souffre.





Apprivoiser la jalousie





Déjouer les projections. La jalousie est une forme de projection. On projette sur quelqu’un des qualités qui ne sont pas les siennes mais qui sont une image inversées de nos qualités propres.

Pour apprivoiser cette jalousie, il est nécessaire de prendre conscience de ces projections et, de cette façon, les désamorcer.

Apprendre à se réjouir pour les autres. Plutôt que de jalouser, pourquoi ne pas se réjouir du bonheur qui advient aux autres?




5. L’IGNORANCE



Est-ce que l’ignorance est une émotion? Peut-être pas en elle-même, mais elle n’est pas neutre émotionnellement. Dans les cas les plus extrêmes, l’ignorance confine au fanatisme, au refus de voir la réalité.

Ignorer Internet. Beaucoup de critiques d’Internet ont à voir avec cette volonté d’ignorer. Les gens qui critiquent Internet (et beaucoup se sont exprimés dans les médias ces derniers temps) avouent ne pas passer beaucoup de temps sur le net. Ils ignorent volontairement le réseau. Par peur? Par orgueil? Ce n’est pas clair: ce mélange émotionnel est complexe.

Ignorer les autres. Mais même pour ceux qui utilisent les réseaux sociaux l’ignorance fait des ravages. Elle prend la forme du refus de s’intéresser aux autres. Cette ignorance peut prendre la forme du mépris ou du simple manque d’intérêt.

Ignorer la convivialité. L’ignorance nous conduit à agir de façon irrationnelle. Nous agissons face à l’outil informatique de façon « non conviviale » (à lire: le blog, un outil convivial). Nous nous entêtons dans des pratiques non productives. Nous cliquons sur beaucoup de liens, nous ouvrons maintes fenêtres, nous passons des heures à surfer, pris dans une sorte d’ivresse (ionysos 2.0) et à la fin, ignorant ce que nous avons fait, nous nous retrouvons, groggy, devant notre ordinateur.





Apprivoiser l’ignorance



Il n’y a qu’une façon d’apprivoiser l’ignorance: apprendre, apprendre, apprendre.

Pour cela nous pouvons adopter une approche expérimentale en trois temps: 1) Réfléchir 2) Agir 3) Voir le résultat.





CONCLUSION:



Si vous êtes arrivé jusqu’ici, je préfère préciser que tout ce que j’écris est juste le fruit de mon observation personnelle et je ne suis pas diplômé en psychologie. Donc, si vous souhaitez me classer dans une des catégories de personnes narcissiques que je décrits plus haut, libre à vous! Et alors je je vous classerai parmi les jaloux, à moins que vous ne vous méttiez en colère ou que vous décidiez de m’ignorer totalement. La dernière hypothèse voudrait que vous vous attachiez à moi: dans ce cas, vous allez devoir nous lire tous les jours ! Bonne journée !

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